La polyphonie est un mode d’écriture présent dans beaucoup de productions contemporaines, qu’elles soient littéraires ou cinématographiques. Cette idée de raconter une histoire à l’aide de plusieurs points de vue est intéressante car elle permet d’approfondir les personnages, de leur donner une complexité mais surtout de se concentrer sur un évènement et l’expliquer de toutes les manières possibles et imaginables.
Le roman La Tresse de Laeticia Colombani suit la vie de trois femmes qui ne se rencontreront jamais. Chacune a une vie différente, sur des continents différents mais elles sont liées par une seule et même chose : une tresse. En Inde, Smita est une Intouchable, elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école. En Sicile, Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée. Et au Canada, Sarah une avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade. Ces trois femmes que tout oppose, se retrouvent autour d’une tradition et d’une tresse. Nous suivons leurs histoires chacune leur tour, chaque nouveau chapitre est une nouvelle voix.
En 2019, CBS créer une série : Why women kill. Le principe est simple, le spectateur va suivre trois femmes vivant à trois époques différentes mais liées par le fait qu’elles vivent dans la même maison et qu’elles vont être victimes d’une trahison de la part de leurs époux. La première histoire se passe en 1963, le deuxième en 1984 et enfin la troisième en 2019. Dans cette comédie noire et dramatique, nous retrouvons cette polyphonie qui caractérise le roman de Laeticia Colombani. Comme son historie, la série suit trois femmes qui ne se rencontreront jamais. Pas à cause de la distance mais du temps.
Chacune de ces histoires, celles de La Tresse ou celles de Why Women Kill s’inscrivent dans une globalité d’un univers, d’un évènement, d’un objet ou d’une tradition.